* Métropole, métropolite.
Ces termes sont liés à l’organisation de l’Eglise pendant la période antique (les cinq premiers siècles). L’Eglise n’est pas une superstructure qui s’imposerait à la société ni aux Etats. Elle a en vue, au contraire, de libérer l’Homme par la confession de la vérité révélée par Dieu, en Christ, et elle s’efforce de transformer l’homme (et la société) de l’intérieur, du cœur. Elle a donc calqué son organisation sur celle qui existait, c’est-à-dire sur celle de l’Empire romain. Ce dernier était divisé essentiellement en « provinces » (qui correspondraient à de petits Etats ou à de très grandes provinces de notre époque), avec une capitale de province, la « métropole ». Il y avait des évêques dans presque toutes les villes (beaucoup plus qu’à notre époque). Ils se réunissaient 2 fois/an en concile, dans chaque province, pour discuter des problèmes de l’Eglise et de la province. Ce concile était présidé par l’évêque de la capitale, qu’on a appelé évêque « métropolitain », puis « Métropolite ».
L’Eglise a conservé par la suite cette organisation en provinces avec, à leurs têtes, des « métropolites » (en Occident : « archevêques métropolitains »). Un métropolite est chargé de prendre soin d’une province ecclésiastique et constitue avec ses évêques suffragants *, un synode (ou concile) métropolitain, c’est-à-dire, provincial.

* Suffragants (évêques) : il s’agit des évêques d’une province ecclésiastique (une « métropole ») qui participent à l’élection du Métropolite. Les cardinaux romains de l’époque antique étaient les suffragants du pape de Rome : ils l’élisaient.

* Archevêque. C’est un terme complexe, qui a plusieurs sens.
1-Les évêques des grandes capitales de l’Empire romain, qui avaient donc un rôle important dans la vie de l’Eglise, ont été appelés assez tôt des « archevêques », c’est-à-dire des « archi-évêques » autrement dit des évêques en chef, des évêques superviseurs (le premier qui ait reçu cette appellation fut l’évêque d’Alexandrie, en Egypte, au 5e siècle). On a continué à utiliser ce terme avec cette signification dans le cas d’évêques chefs de petites églises (Chypre, par exemple, ou la Finlande).
2-Par ailleurs on a considéré que le terme de « Métropolite » (ou « Métropolitain ») avait un caractère trop organisationnel, technique et éloigné du vocabulaire ecclésiastique (le terme d’évêques disparaît). D’où un usage qui s’est répandu dans toute l’Eglise : les évêques métropolitains, les métropolites, ont reçu le titre d’ « archevêque » pour la ville de leur siège, le terme de métropolite s’appliquant plutôt à la province. Il en a été de même pour les Patriarches. Ainsi le Métropolite de Moldavie est-il archevêque de Iassi et le Patriarche de Roumanie archevêque de Bucarest.
3-Pour compliquer les choses, on a attribué aussi le titre d’archevêque à des évêques qui avaient des responsabilités plus larges que celles de leur évêché, sans atteindre la dimension d’une métropole, ou qui étaient en fonction dans des pays de mission (notre Métropole a été longtemps un Archevêché).
Il y a donc 3 sens différents pour le terme d’Archevêque, mais non contradictoires : un archevêque a toujours plus de responsabilités qu’un évêque ordinaire. Toutefois, il faut rappeler que, pour l’Eglise orthodoxe, tous les évêques sont égaux et ont reçu, du Christ par les Apôtres, le même pouvoir, qui représente la plénitude du sacerdoce. Dans un concile ou un synode, tous les évêques ont une voix égale.

(corrections 15/1/2009)