Présentation de la paroisse Sainte Geneviève-Saint Martin

Historique et vie présente

Père Noël Tanazacq

Notre paroisse a été fondée -spirituellement et liturgiquement- en 1995, au sein de l’Archevêché* roumain d’Europe occidentale dont le locum tenens[1]Locum tenens [= qui tient lieu de…] : il s’agit d’un évêque qui administre un diocèse vacant, en attendant l’intronisation d’un nouvel évêque sur ce siège. était le Métropolite* Séraphin (de la Métropole* orthodoxe roumaine d’Allemagne) et nos statuts ont été déposés en 1997. Elle a participé activement, avec les autres paroisses françaises, à la restructuration de cet Archevêché (élaboration des statuts, élection d’un archevêque…) puis à sa transformation en Métropole Roumaine d’Europe Occidentale et Méridionale (MOREOM) en 2001, avec à sa tête le Métropolite Joseph (élu et sacré archevêque en 1998, et devenu Métropolite en 2001).

Composée à l’origine de Français ayant choisi de devenir orthodoxes par conviction théologique, elle s’est fixée pour but de témoigner de l’Orthodoxie en Occident et de l’Occident dans l’Orthodoxie, c’est à dire de réunir ces deux mondes séparés depuis le schisme de 1054, dans une expérience spirituelle concrète, liturgique et ecclésiale. Notre paroisse eut la joie d’accueillir, assez rapidement, des fidèles roumains et moldaves (et occasionnellement grecs, russes ou d’autres cultures), ce qui nous permit de mettre en pratique nos principes. Nous avons donc à coeur d’introduire quelques éléments de prière en langue roumaine (notamment les paroles de l’Institution et le Notre Père …) et parfois en slavon, grec ou chinois, afin d’honorer nos frères et de témoigner de l’universalité de l’Orthodoxie.

Célébrant à l’origine dans un rite orthodoxe occidental (la liturgie selon l’ancien rite des Gaules, restaurée en 1945 par le futur évêque Jean de Saint-Denis[2]Eugraph Kovalevsky (1905-1970), membre fondateur de la confrérie Saint-Photius (1925-1950) et son leader, fut sacré évêque Jean de Saint-Denis en 1964 par St Jean de Shanghaï et San Francisco. Le principe d’un rite occidental pour des Occidentaux embrassant la foi orthodoxe avait été admis et béni par le Patriarche Serge de Moscou dans son décret du 16 juin 1936. La liturgie selon l’ancien rite des Gaules fut restaurée en 1945 par le P. Eugraph Kovalevsky, à la suite de longs ...continue), nous avons été contraints d’adopter le rite byzantin en 1995, à la suite d’une décision du Comité inter-épiscopal orthodoxe de France[3]Le Comité inter-épiscopal est devenu l’Assemblée des Evêques Orthodoxes de France en 1997. d’imposer ce rite aux paroisses françaises, malgré l’avis contraire de notre Métropolite Séraphin. Mais ce dernier obtint de ses confrères que les paroisses françaises puissent célébrer en rite occidental de temps en temps, notamment pour fêter les Saints d’Occident. Cette autorisation fut confirmée et élargie par le Métropolite Joseph : nous suivons donc le cycle pascal en rite byzantin, mais conservons la liberté de célébrer en rite des Gaules pour les fêtes fixes, les sacrements et l’office divin, comme c’est le cas pour les paroisses françaises relevant du Patriarcat de Serbie. Nous avons pu aussi conserver, dans la célébration du rite byzantin, certains éléments de renouveau liturgique, provenant des travaux de la Confrérie Saint-Photius et témoignant d’un retour aux sources, tels que la psalmodie des prières sacerdotales à voix haute, les lectures faites face au peuple royal, la transmission du baiser de paix aux fidèles…, conformes à la tradition liturgique de l’Eglise antique et indivise.
Par fidélité à ceux qui nous ont transmis la foi orthodoxe et qui nous ont initiés aux Saints Mystères, et en particulier à Maxime Kovalevsky[4]Maxime Kovalevsky (1903-1988) fut probablement le plus grand compositeur de musique liturgique orthodoxe du 20ème siècle. (frère de l’évêque Jean), nous utilisons en général les tons slaves, adaptés à la langue française.

Le rythme habituel des célébrations est de trois liturgies dominicales par mois (à 10h30) et d’un office de Vigiles par mois (le samedi à 18h00). Toutes les grandes fêtes sont célébrées, avec leurs vigiles. Après chaque liturgie, nous prenons ensemble le verre de l’amitié et, lors des grandes fêtes, nous partageons des agapes.
En dehors des liturgies dominicales, il y a une vie sacramentelle importante, notamment en ce qui concerne les offices de Requiem (pannychides), célébrés en général après la liturgie (parce que nous ne pouvons pas célébrer en semaine), les onctions aux malades (sacrement personnel et non collectif) avant la liturgie ou à la maison, et les bénédictions de maison. Les choristes répètent régulièrement (tous les dimanches avant la liturgie et le samedi pour préparer les grandes fêtes).

N’ayant pas la chance d’avoir un lieu de culte qui nous appartienne, nous avons été hébergés successivement par deux paroisses catholiques-romaines dans Paris, et nous sommes actuellement accueillis dans une petite chapelle à Joinville-le-Pont (94), facilement accessible par le RER.

Que Dieu soit béni pour toutes ces grâces et qu’Il bénisse tous ceux qui nous visitent.

Père Noël TANAZACQ

Recteur
(texte corr. et mis à jour en mai 2015)

* Voir le lexique

References   [ + ]

1. Locum tenens [= qui tient lieu de…] : il s’agit d’un évêque qui administre un diocèse vacant, en attendant l’intronisation d’un nouvel évêque sur ce siège.
2. Eugraph Kovalevsky (1905-1970), membre fondateur de la confrérie Saint-Photius (1925-1950) et son leader, fut sacré évêque Jean de Saint-Denis en 1964 par St Jean de Shanghaï et San Francisco. Le principe d’un rite occidental pour des Occidentaux embrassant la foi orthodoxe avait été admis et béni par le Patriarche Serge de Moscou dans son décret du 16 juin 1936. La liturgie selon l’ancien rite des Gaules fut restaurée en 1945 par le P. Eugraph Kovalevsky, à la suite de longs travaux d’études et de recherches faits dans le cadre de la Confrérie Saint Photius, et bénie par le Patriarche Serge. Puis une année liturgique complète fut restaurée petit à petit, jusque dans les années 60 (voir la conférence du P. Noël TANAZACQ sur la Confrérie Saint-Photius, sur ce site).
Le rite des Gaules restauré sera à nouveau béni, dans son intégralité, par St Jean de Shanghaï et San Francisco (de l’Eglise russe hors-frontières), qui avait lu et vérifié tous les textes, en 1961 (il a présidé une commission liturgique, dont le P. Eugraph Kovalevsky n’était pas membre). Ces décisions historiques seront confirmées par le Patriarcat de Roumanie en 1972, lorsqu’il reçut l’Eglise orthodoxe occidentale dans sa juridiction. Ainsi trois Eglises orthodoxes ont reconnu la légitimité, l’exactitude du contenu théologique et le caractère liturgique du rite des Gaules restauré, entre 1936 et 1972.
3. Le Comité inter-épiscopal est devenu l’Assemblée des Evêques Orthodoxes de France en 1997.
4. Maxime Kovalevsky (1903-1988) fut probablement le plus grand compositeur de musique liturgique orthodoxe du 20ème siècle.