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Brève synthèse historique sur les familles de rites liturgiques
Les premiers chrétiens, qui étaient essentiellement des Juifs (ou des prosélytes) ont continué à prier comme au Temple (de Jérusalem) ou à la Synagogue, en y ajoutant la « Fraction du pain », c’est à dire l’eucharistie. C’est le schéma d’origine de toutes les liturgies chrétiennes. L’office synagogal (basé sur la lecture de la Loi et des prophètes, commentés ensuite pr un « rabbi », avec chants de psaumes et d’alleluias), est à l’origine de notre liturgie de la Parole (ou des catéchumènes), qui est basée sur l’Evangile (et les Epîtres), tandis que la « Fraction du pain », qui verra rapidement son rituel enrichi, est à l’origine de notre liturgie eucharistique (ou liturgie des fidèles). Petit à petit ces rites vont s’enrichir, en secret (à cause des persécutions et pour ne pas révéler les « mystères » aux païens). On peut considérer que le creuset des liturgies de tous les rites est à Antioche, capitale de l’ « Orient » romain, et dont Jérusalem dépendait. Nous possédons un document liturgico-canonique très ancien et précieux, Les Constitutions apostoliques (Syrie occidentale, vers 380), qui contiennent une liturgie, qui est probablement à la base de toutes les autres (on y retrouve des éléments byzantins et gallo-romains, qui deviendront ensuite les deux rites les plus importants, le rite byzantin en Orient, et celui des Gaules en Occident).
Après 313 en Occidentet 324 en Orient (la « Paix de l’Eglise »), les Eglises vont pouvoir formaliser leurs pratiques et les enrichir, en fonction de leurs cultures. On va voir se dessiner deux grandes familles de rites, une orientale et une occidentale, dont la « philosophie » (la structure, l’esprit, le style…) sera très différente :
Orient : liturgie eucharistique presque invariable, avec beaucoup de litanies (donc à caractère répétitif). Office divin (les Heures monastiques) riche et très variable, avec intercalation de poèmes ecclésiastiques entre les versets de psaumes (stichères et tropaires). Le contenu théologique des fêtes se trouve dans l’Office divin. Un seul cycle dans l’année liturgique : le cycle pascal.
Occident : liturgie eucharistique très variable (en fonction du temps liturgique et des fêtes). Office divin moins développé, basé essentiellement sur les psaumes et les cantiques bibliques. Deux cycles : celui de l’incarnation du Verbe (Noël) et celui du salut (Pâques).
Il y aura un grand nombre de rites durant le 1er millénaire, celui de l’Eglise indivise (qui était orthodoxe):
En Orient : Rites syrien occidental (Antioche, avec l’anaphore de St Jacques de Jérusalem), syrien oriental (Mésopotamie)[qui deviendra le rite des Nestoriens][1], de Cappadoce (St Basile), d’Arménie, de Constantinople (qui résultera d’une certaine fusion des usages syriens et cappadociens).
En Afrique : rite « africain » (Afrique du Nord romaine) ; rite d’Alexandrie ou égyptien (St Marc)[2]
En Occident : rite des Gaules (avec plusieurs rites dans la même famille : gaulois proprement dit, hispanique (dit mozarabe ou wisigothique), ambrosien (Italie du Nord), celtique (îles britanniques)) ; rite romain (Italie centrale). Le rite des Gaules couvrait l’essentiel de l’Europe occidentale.
Il y avait une unité de la foi, dans la diversité des rites (l’unité ne provenait pas de l’unicité d’un rite).
Vers le 6ème siècle, tous les rites se stabilisent, au plan de l’ordo[3] et des principaux « formulaires »2. 2
Le second millénaire sera celui des schismes et du mono-ritualisme.
En Occident, l’accord entre Rome et les Carolingiens entraînera la disparition autoritaire du rite des Gaules (voir note 3) interdit par Charlemagne (mais il y aura une certaine fusion des deux rites, sur la base du rite romain), ce qui permettra à Rome de dominer petit à petit toutes les Eglises d’Occident.
En Orient, le rejet des conciles d’Ephèse (431) puis de Chalcédoine (451) par les provinces périphériques (de cultures non grecques) entraînera l’exclusion de l’Orthodoxie de presque tous les rites, sauf le rite byzantin, qui deviendra, de facto, le seul rite de l’Orthodoxie orientale. Il faut ajouter qu’à partir du 14ème s. le rite byzantin deviendra entièrement monastique, ce qui explique la longueur des offices et leur caractère répétitif (réforme du patriarche Philothée, faisant suite à l’occupation de l’Empire byzantin par les Croisés catholiques-romains, au 13ème s., pendant 70 ans).
A la fin du 2ème millénaire, lorsque les jeunes Orthodoxes russes furent chassés de leur pays par les Communistes, ils trouvèrent refuge en France et fondèrent la Confrérie Saint-Photius, en 1925, en vue de retrouver les racines de l’antique Eglise orthodoxe locale. En 1929, ils choisirent l’ancien rite des Gaules comme rite pour de futures paroisses françaises (ce rite n’avait été célébré que dans la période de l’Eglise indivise et donc au sein de l’Orthodoxie[4], et sa liturgie possédait une véritable épiclèse, critère essentiel d’orthodoxie). La restauration de la liturgie eucharistique fut achevée en 1944. Puis une année liturgique complète (cycle des fêtes), un livre d’Heures et un livre des sacrements furent restaurés, jusque vers 1960. L’évêque Jean de Saint-Denis[5], qui fut l’âme de la Confrérie Saint-Photius et le père de la restauration de ce rite, proposa de placer cette liturgie sous le patronage du plus grand liturge de l’Eglise des Gaules : St Germain de Paris (6ème s).
Chaque rite, chaque liturgie eucharistique (pivot du rite) a ses richesses et ses manques : aucun n’est absolu ni définitif. C’est la symphonie de tous qui est belle et agréable à Dieu, « l’unique spectateur » de la liturgie, comme le disait Maxime Kovalevsky, grand compositeur de musique sacrée et maître en liturgie.
Comment suivre le déroulement d’une liturgie selon l’ancien rite des Gaules ?
a– Avant la liturgie : la prothèse (préparation du pain et du vin). Elle est simple et rapide, et faite par un diacre[6], comme c’était le cas dans presque tous les rites (le développement important de la prothèse byzantine est tardif)[7]. Il n’y a donc pas de « petites prosphores » et on n’apporte pas ses diptyques à ce moment-là.
b– La liturgie des catéchumènes (ou liturgie de la Parole)
Lorsque débute la liturgie, après la monition diaconale (« Debout, soyons attentifs, en silence ») le
clergé part du fond de l’église et fait une entrée solennelle, comme c’était le cas aussi dans le rite byzantin originel (on a simplement intégré plus tard à la liturgie elle-même les Typiques[8] ).
Le prêtre occidental bénit en disant : Le Seigneur soit toujours avec vous [byz. : Paix à tous]
et le peuple répond : Et avec ton esprit [byz. : et à ton esprit]
Le diacre occidental dit, en général : Soyons en silence [diacre byz. : Soyons attentifs]
La 1ère partie de la liturgie n’est pas très différente du rite byzantin.
Très rapidement, il y a le chant du Trisagion, qui est entonné par le premier célébrant[qui est le 1er prêtre, le Recteur] et qui encense l’autel -trône de Dieu-. Introduit dans le rite des Gaules en 529 au concile de Vaison (peu de temps après Constantinople)[9], il est toujours chanté en 3 langues (grec, latin, français), selon les prescriptions de St Germain de Paris au 6ème siècle.
Puis on chante un hymne (qui pourrait correspondre aux tropaires du rite byzantin) : le Gloria (dimanche et grandes fêtes), le tropaire des fêtes [appelé « Grande antienne »], les Béatitudes (temps après la Pentecôte) ou l’hymne d’un saint.
Puis viennent les lectures, précédées comme dans le rite byzantin d’un « graduel » (= prokimenon) avant l’Epître et d’un Alleluia, avant l’Evangile. A noter qu’en Occident, on lit l’Ancien Testament dans la liturgie (en Orient, uniquement aux Vêpres) ; on lit aussi tous les livres du Nouveau Testament, y compris l’Apocalypse, qui n’est jamais lue en Orient ; si c’est une liturgie du Sanctoral[10] (fête du St Patron par ex.), on peut lire la vie liturgique du Saint, ou un extrait de son œuvre. Les lectures sont toujours faites face aux fidèles, comme c’est la tradition bimillénaire (la lecture face à l’autel est une aberration, un contre-sens biblique, historique et liturgique).
Après l’épître, il y a un très beau chant, tiré de l’Apocalypse [extrêmement utilisée dans le rite des Gaules] appelé « Benedicite » (du 1er mot latin du chant).
l’Evangile est introduit par un Trisagion particulier, chanté par le diacre, et il est suivi d’un Sanctus[11], tiré lui aussi de l’Apocalypse. Il est toujours suivi de l’homélie, qui n’est jamais reportée à un autre moment, parce qu’elle fait partie de la liturgie de la parole.
Elle est suivie de l’unique véritable litanie de cette liturgie (qui, dans les anciens manuscrits, est appelée « litanie de St Martin »). Selon la tradition occidentale, nous avons conservé l’usage de chanter les réponses en grec (Kyrie eleison et non « Seigneur, aie pitié »)
c– La liturgie eucharistique (ou liturgie des fidèles)
Le Credo n’est pas chanté systématiquement en Occident : seulement lors des dimanches ordinaires et jamais aux fêtes. Car dans l’Eglise antique, à la fin de la liturgie des catéchumènes, le diacre les renvoyait : il ne restait donc que les Chrétiens baptisés, qui n’avaient aucune raison de redire le Credo. Il n’a été introduit dans la liturgie en Orient qu’au 5ème s. et par les hérétiques monophysites, qui voulaient faire croire qu’ils étaient orthodoxes[12]. Après, les Orthodoxes ont adopté cet usage11. On ne redit pas le Credo lors d’un baptême, parce déjà dit par le catéchumène.
Juste après commence l’Offertoire [on apporte les offrandes, qui vont être consacrées] ouvert par une « préface », qui est une des spécificités du rite des Gaules et dans laquelle le prêtre résume le sens de la fête et demande aux fidèles « d’invoquer avec lui l’Esprit-Saint… », car le peuple coopère, en tant qu’il est revêtu d’une prêtrise mystique (et non ministérielle).
La Grande Entrée qui suit est l’affaire des diacres, car, dans l’Eglise antique, c’étaient eux qui recevaient les offrandes du peuple, les préparaient (prothèse) et les apportaient aux prêtres. Aussitôt après la réception à l’autel de la patène et du calice par l’évêque et les prêtres, le diacre se retourne vers le peuple et vient devant les portes royales, où il reçoit les autres offrandes (vin, huile, cierges, bougies…) et surtout les diptyques : c’est au moment où le diacre dit ; « Apportons nos offrandes et nos prières pour… » qu’il faut apporter vos diptyques personnels. Le diacre va mentionner à voix hute les diptyques courants de la paroisse (les malades, les personnes en difficulté, les défunts récents…) tandis que les diptyques personnels, eux, seront lus à l’autel par le clergé, à voix basse.
Dans notre usage, l’argent (qui est la 7ème offrande) est récolté en faisant une quête pendant les Diptyques, parce que c’est plus pratique.
Ensuite a lieu le Baiser de paix, conformément à l’enseignement du Christ (« Quand donc tu présentes ton offrande à l’autel, si tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande et va d’abord te réconcilier avec ton frère … » (Mt 5/23-24). Le 1er célébrant le transmet à ses frères prêtres, qui le transmettent aux diacres et aux acolytes, qui le transmettent aux fidèles. C’est une accolade simple (sauf à Pâques : triple accolade).
Le donneur dit : Paix à toi et à l’Eglise [Byz. : Le Christ est au milieu de nous]
Le receveur répond : et à ton esprit [Byz. : Il l’est et Il le sera]
pendant que le choeur chante un chant spécifique (« Je vous laisse la paix, Je vous donne Ma paix… » )
Après a lieu tout le Canon eucharistique, qui est la partie la plus importante de la liturgie, et qui n’est pas très différent du rite byzantin. Les clercs mineurs quittent le sanctuaire et se tiennent devant les icônes du chancel[13], avec des cierges, parce qu’ils représentent les anges, gardiens des portes du Royaume.
Quelques remarques :
-tout le peuple devrait chanter le Sanctus, qui est par excellence le chant angélique de la liturgie céleste, autour du trône de Dieu (il est tiré d’Isaïe, 6/3).
-Juste après le rite de « l’Offrande » (la patène et le calice sont élevés par le diacre le plus haut possible au-dessus de l’autel, symbole du fait que les anges apportent réellement ces offrandes sur l’autel céleste, devant le trône de Dieu), le 1er célébrant commence la prière de l’Epiclèse, qu’il ne doit achever, à voix puissante, que lorsque le chœur a terminé son chant[14] (Nous Te prions, Seigneur, et supplions Ta majesté… ), pendant que les fidèles prient ardemment le Père céleste d’envoyer Son Esprit. Après le triple Amen, qui conclut l’Epiclèse, tous s’inclinent en signe d’adoration, car on ne se prosterne pas le dimanche[15] -jour de la Résurrection du Christ- (mais en semaine, on se prosterne).
Pendant la Fraction du pain, qui suit, il y a un chant particulier, qui n’existe pas dans le rite byzantin.
Tous chantent le Notre Père (dans notre usage, nous le chantons en français, puis le disons en roumain. S’il y a un fidèle russophone, il le dit aussi en slavon ; on peut étendre cela à toutes les langues maternelles des fidèles présents, comme nous le faisons à Pâques).
Après, viennent deux autres particularités du rite des Gaules :
– la triple élévation des Dons : le 1er célébrant élève la patène[16] avec les saintes espèces 3 fois, en chantant un répons auquel tout le peuple répond (ordinaire du dimanche : Le Lion de la tribu de Juda,
le Rejeton de David est vainqueur, alleluia ! Tous répondent : Celui qui est assis sur les Chérubins est vainqueur, alleluia, alleluia ! ). Puis il présente les Dons au peuple (les choses saintes aux saints ), et tous répondent, avec les chantres (Un seul est saint, un seul est Seigneur Jésus-Christ… ).
– la bénédiction des fidèles : les jours de fête, il y a plusieurs clausules, accompagnées de bénédictions, auxquelles tous répondent par « Amen ». C’est une spécificité gauloise, qui n’existe dans aucun autre rite.
NB : il n’y a pas d’ajout d’eau chaude dans le calice (rite du zéon). Cette pratique étrange est une bizarrerie (comment peut-on ajouter un liquide profane -de l’eau chaude- au sang du Christ ?) propre au rite byzantin et dont personne ne connaît l’origine précise, ni le sens exact[17].
La communion est toujours donnée sous les deux espèces, comme dans toute l’Eglise orthodoxe depuis 2000 ans, mais l’évêque Jean a réintroduit l’usage ancien de l’intinction (qui était le plus courant enGaule)qui consiste à tremper chaque parcelle du précieux corps dans le précieux sang, avant de faire communier un fidèle. Mais il faut impérativement avoir un diacre !
Bonne liturgie !
Père Noël TANAZACQ
Recteur
(9 nov. 2016 ; revu et corr. les
23-24 juin, 17 juillet et 7 nov. 2018, et les 2 février et 19 juillet 2019 )
[1] Après leur rejet du concile d’Ephèse (3e œcuménique), en 431.
[2] Conservé par les Coptes.
[3] Il y a 3 aspects dans les rites :
– l’ordo, qui est l’ordre dans lequel sont accomplis les actes sacramentels et dites les prières ou chantés les chants
– les formulaires, qui sont le contenu des prières, longtemps improvisées par les évêques et les prêtres, puis qui ont
été mises par écrit et fixées [c’est l’imprimerie qui les fixera définitivement, en bien comme en mal…]
– le rituel, c’est à dire la façon de faire, qui évoluera énormément dans le temps et deviendra à la longue des
habitudes, qui remplaceront souvent la vraie tradition.
[4] A l’exception de la branche hispanique du rite des Gaules, appelée rite « mozarabe » ou « wisigothique », qui ne sera interdit qu’à la fin du 11e s.(en 1085, par le pape de Rome centralisateur Grégoire VII), puis sera rétabli à Tolède, vers 1500, dans quelques paroisses, par son archevêque, le cardinal Ximenes de Cisneros, avec l’accord du pape de Rome Jules II.
[5] Eugraph Kovalevsky (1905-1970), ordonné prêtre à Paris en 1937 par le Métropolite Eleuthère de Vilnius et sacré évêque à San Francisco, en 1964, par St Jean de Changhaï et San Francisco.
[6] Lorsqu’il n’y a pas de diacre, c’est le prêtre qui remplit cette fonction.
[7] L’allongement de la prothèse byzantine avec les prosphores de commémoration est extrêmement tardif (12ème s.) : son état actuel date du 14ème s. ! Elle restera longtemps diaconale, à Constantinople jusqu’au 13ème s. et au mont Athos jusqu’au 15ème s. La prothèse est par nature diaconale parce qu’il ne s’agit que d’un rite préparatoire (l’accomplissement -la consécration- est sacerdotal, réalisé par les évêques et les prêtres) et que les diacres étaient chargés, dès les origines, de la logistique (consommables, offrandes, argent,…)
[8] Les Typiques étaient une procession accompagnant l’évêque, de sa maison épiscopale jusqu’à l’entrée de l’église, en alternant le chant de psaumes, de cantiques et de litanies : le clergé accueillait l’évêque à la porte de la cathédrale, on le revêtait solennellement de ses vêtements liturgiques, puis on faisait l’entrée. C’est encore ainsi, en partie, dans le rite byzantin épiscopal actuel, mais au lieu de retrouver l’évêque au fond de l’église, le clergé vient l’entourer vers le centre de l’église, ou devant l’ambon, et l’entrée -qui est celle de l’évêque- n’a lieu qu’à ce moment-là. La véritable entrée actuelle du clergé est appelée « petite entrée », par rapport à la « grande entrée ».
[9] Révélé par Dieu à un enfant lors du grand tremblement de terre de Constantinople de 446, comme étant le chant des Séraphins autour du trône de Dieu, dans la liturgie céleste, il fut introduit aussitôt dans la liturgie par le Patriarche Proclus, et étendu à tout l’Empire d’Orient par l’empereur Théodose II.
[10] liturgie du Sanctoral : liturgie en l’honneur d’un saint. Cela n’existe pas en Orient, où l’on vénère les saints en célébrant des Vêpres, des Matines, ou des molébènes.
[11] Le rite des Gaules est le rite où l’on trouve le plus de « sanctus » (qui sont tous bibliques) : au moins quatre.
[12] Le Credo a été introduit dans la liturgie en 471 par Pierre le Foulon, patriarche monophysite d’Antioche. C’est le patriarche orthodoxe Timothée de Constantinople, qui l’a introduit de façon normale dans la liturgie, en 510.
[13] Chancel : barrière du sanctuaire, qui provient des basiliques romaines païennes, transformées en églises après 313. Il sépare symboliquement la nef (Eglise terrestre) du sanctuaire (trône de Dieu et Eglise céleste). Il deviendra en Orient une «iconostase », cachant tout le sanctuaire, tardivement (entre le 13e et le 15e s.), probablement à cause des invasions mongoles.
[14] En Grèce ou en Roumanie, le choeur chante très longuement et fort le chant d’épiclèse, jusqu’à couvrir la voix du prêtre : le peuple n’entend pas l’épiclèse et n’y participe pas : c’est une erreur grave, une hétéropraxie, car l’Epiclèse concerne la totalité de l’Eglise, clergé et peuple (le plérôme).
[15] Le canon 20 du 1er concile oecuménique (Nicée, 325) interdit la prosternation la dimanche.
[16]La patène seule, sans le calice, pour éviter de renverser du précieux sang. Mais rien n’interdit d’élever la patène et le calice (comme je le fais).
[17] Le zéon daterait de la fin du 6ème s. : il est intimement lié à l’économie du Saint-Esprit (« Chaleur de la foi, pleine du Saint-Esprit »)