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La crèche.
L’idée de conserver la tradition de la crèche vient de l’évêque Jean, qui avait un grand souci pastoral des chrétiens d’Occident et veillait à ce qu’ils ne se sentent pas étrangers dans leur propre pays en devenant orthodoxes. Mais il a instauré une crèche iconographique, en s’inspirant de l’icône de Noël ( qui est universelle et pas seulement orientale ) et les iconographes et artistes ont façonné dans la terre glaise, des santons à caractère iconographique.
La tradition occidentale veut que l’on prépare la crèche le soir de la 1ère grande antienne « ô » (Ô Sagesse), c’est-à-dire en vigiles du 18 décembre, le 17 au soir, et que l’on y dépose solennellement le santon de l’Enfant Jésus le 24 décembre au soir, juste avant de commencer les matines de Noël.
Les Vêpres des Noms divins
A 18 heures, nous célèbrerons les vêpres solennelles du premier Nom divin « Ô Sagesse ». Cette très belle tradition liturgique n’est pas gauloise, mais nous vient de Rome. Elle a été adoptée par tout l’Occident après la fusion des deux usages gaulois et romain, imposée par les empereurs carolingiens, au 9ème siècle. Elle est très ancienne, puisqu’on trouve ces grandes antiennes dans l’antiphonaire grégorien, qui, malgré son nom, est certainement antérieur à St Grégoire le Grand [590-604] (ces textes sont probablement du 5ème ou 6ème siècle ).
Sept jours avant Noël, à Vêpres, l’Eglise dévoile chaque soir un des noms du Messie révélé dans l’Ancien Testament, et qui annoncent LE Nom qui est au dessus de tout nom : Jésus. Cela se fait dans la Grande antienne qui encadre le Magnificat (chanté en Occident à Vêpres, et non aux matines comme en Orient), et qui correspond à peu près au tropaire des fêtes de l’Orient. Chaque grande antienne commence par « Ô… », suivi du Nom du jour (d’où leur nom de « grandes ô ») et est chantée sur une mélodie particulière, extrêmement festive. Et chaque soir, on allume une veilleuse ou un cierge de l’autel en plus, en partant de 1 pour arriver à 7 (ce qui n’est pas sans rappeler la fête de Hannouka). Le lendemain, aux Laudes, il est traditionnel d’encadrer le Benedictus par la grande antienne de la veille.
Voici les Noms divins, dans leur ordre traditionnel : « Ô Sagesse »( le 17 décembre au soir, c’est-à-dire dans la journée liturgique du 18), « Ô Adonaï » (le 18), « Ô Rejeton de Jessé »(le 19), « Ô Clé de David »(le 20), « Ô Orient »(le 21), « Ô Roi des nations »(le 22), « Ô Emmanuel »(le 23). L’évêque Jean les a intégrés à l’année liturgique orthodoxe occidentale à juste titre, puisqu’elles font partie du trésor liturgique de l’Occident latin. Mais il a eu l’idée géniale d’ajouter, le 8ème jour, c’est-à-dire le 24 décembre au soir, « Ô Jésus », puisqu’il est le vrai Nom du Fils de Dieu incarné, celui devant lequel tout genou fléchit aux cieux, sur terre et dans les enfers. C’était une évidence théologique. Mais personne n’y avait pensé, depuis 1500 ans !
Le dimanche dit des « Pères »
Dimanche 18 décembre[en 2011] nous célèbrerons la divine liturgie dite des « Pères », qui devrait plutôt s’appeler des « Ancêtres », parce qu’on va y lire la généalogie du Christ (ainsi que le doute de Joseph), c’est-à-dire mentionner Ses ancêtres biologiques, selon Sa nature humaine. Tandis que l’antépénultième dimanche avant Noël est appelé « dimanche des ancêtres », alors qu’il vaudrait mieux l’appeler « dimanche des Pères », puisqu’il s’agit ce jour-là des justes, des patriarches et des prophètes, de tous ceux qui ont annoncé et attendu le Christ. « Père » a en effet, en français, une acception plus large, tandis que « ancêtre » a un sens nettement biologique.
Père Noël TANAZACQ
Recteur
(décembre 2011 ; corr. avril 2015))