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Ave, Mère des cultivateurs et des vignerons, de ton sein très pur est sortie la vigne de la Vie éternelle.
Ave, Mère des jardiniers, tes entrailles sont des jardins de délices pour le Nouvel Adam.
Ave, Mère des pêcheurs, tes filets de vertus ont pêché Ichtys((Ichtys ou ichtus veut dire « poisson » en grec. Ce terme était un symbole chrétien dans l’Antiquité, parce qu’il est l’acronyme de : Jésus Christ Fils de Dieu Sauveur.)), Dieu plongé dans les eaux de nos misères.
Ave, Mère des forgerons, ayant frappé le fer rouge du feu divin, tu forges des chaînes d’amitié entre Dieu et l’Homme.
Ave, Mère des fondeurs, carillon qui annonce par ton Fils la bonne nouvelle aux pauvres et la paix au monde.
Ave, Mère des mineurs, dans la grotte tu as frappé la terre de ta maternité et, demeurant Vierge, tu as donné naissance au Christ, charbon ardent de l’amour.
Ave, Mère des menuisiers et des charpentiers, tu charpentes le Ciel nouveau où Dieu est avec nous.
Ave, Mère des bouchers, l’Agneau immolé est ton Fils dont le Sang donne la vie aux mortels.
Avec, Mère des maçons, tu as bâti le temple pour la Sagesse prééternelle et Sa gloire y habite.
Ave, Mère des imprimeurs, le Nom qui est au-dessus de tout nom, Jésus, l’Alpha et l’Oméga, Lui la plénitude de l’alphabet, S’est imprimé en toi.
Ave, Mère des verriers, tu as soufflé une coupe de cristal sans défaut, le corps parfait d’un Dieu parfait.
Ave, Mère des orfèvres, de toi se détache une pierre précieuse, joyau inestimable, fondement du monde nouveau.
Ave, Mère des jongleurs, l’enfant d’Elisabeth en te voyant a tressailli dans le sein de sa mère et toutes les créatures sont entrées dans une ronde d’allégresse.
Ave, Mère des alchimistes, de la terre vile, tu as retiré l’or plus vrillant que celui d’Ophir et tu as extrait la Pierre d’angle, couronnement de l’œuvre divine.
Ave, Mère des tailleurs, tu as tissé le beau corps de l’Inaccessible et, voyant sa splendeur, l’humanité se presse de revêtir le Christ.
Ave, Mère des troubadours, la parole exquise bouillonne dans ton cœur et de tes entrailles jaillit le chant nouveau de la Résurrection.
Ave, Mère des médecins et des chirurgiens, tu as engendré le Médecin du monde, Qui, par Sa Croix, nous guérit de la mort.
Ave, Mère des teinturiers, tu as peint en blanc, ô merveille, les habits noirs du péché de l’homme déchu, par l’écarlate du sang de ton Fils.
Ave, Mère des serruriers, tu as ouvert la porte du Paradis avec la clef virginale, demeurant toi-même la porte close et donnant passage au héros de notre salut.
Ave, Mère des épiciers et de tous les commerçants, tu as donné naissance à Celui Qui nous vend gratuitement l’or de l’Evangile et l’argent éprouvé de la Parole pure.
Ave, Mère de tout labeur humain ! En toi, nous reconnaissons la Mère de Dieu et l’œuvre parfaite que, dans l’Esprit Saint, l’homme a forgée, sculptée, cultivée, battue, imprimée, teinte, ciselée, taillée, mesurée, pêchée, fondue, extraite, polie, édifiée et produite, ô Très Pure.
Protège tes enfants, sauve-les, Marie, pleine de Grâce, Notre-Dame du Labeur.
Mgr Jean de Saint-Denis (1905-1970) peignit en 1962 une grande icône de Notre-Dame du labeur pour les compagnons du tour de France et écrivit cette très belle litanie. Puis il sanctifia le 1er mai, en en faisant la fête de ND du labeur et du travail angélique, resituant ainsi tout le travail des hommes dans une perspective spirituelle. Il est bien de se tourner vers ND du labeur et de dire cette litanie lorsqu’on est en recherche d’un travail ou qu’on souffre dans son travail. P. N.T. (8-11-2013)