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(Lecture pour la fête du 3 janvier)
La bienheureuse vierge Geneviève naquit à Nanterre, près de Paris, vers 420. Dès sa petite enfance, la grâce de Dieu fût sur elle et tout le peuple la connaissait pour sa piété.
Le saint évêque Germain d’Auxerre, se rendant en Grande-Bretagne avec St Loup de Troyes pour y combattre l’hérésie pélagienne, fit étape à Nanterre. Il discerna la grandeur spirituelle de la petite fille, révéla à ses parents que les anges s’étaient réjouis à sa naissance et prophétisa qu’elle serait grande devant Dieu et devant les hommes. Ayant fait appeler Geneviève, il lui demanda si elle voulait consacrer sa virginité au Christ : celle-ci lui répondit que c’était son désir le plus profond. Le lendemain, St Germain lui demanda si elle se souvenait de sa promesse. Geneviève répondit : « Père saint, je désire garder toujours la parfaite pureté de l’esprit et du corps ». Alors l’évêque aperçut à ses pieds –de façon providentielle- une pièce de bronze marquée du signe de la Croix : il la ramassa et la donna à Geneviève en lui recommandant de la porter toujours à son cou et de rejeter désormais toutes les parures du monde.
Devenue jeune fille, Geneviève fut consacrée moniale par l’Evêque de Paris. Puis, ses parents étant morts, elle vint habiter à Paris chez sa marraine, dans l’Ile de la Cité, à l’ombre de la cathédrale Saint-Etienne.
Dieu lui accorda de lire dans les âmes et d’accomplir des miracles. Elle délivra de nombreux possédés, par le signe de la Croix, et guérit beaucoup de malades avec de l’eau ou de l’huile qu’elle bénissait. Elle ressuscita un enfant qui s’était noyé. Sainte Geneviève fit jaillir une source pour la guérison des malades dans une grotte proche du hameau de Séquigny, qui, par la suite, prit le nom de Sainte-Geneviève-des-Bois.
Malgré tous ces miracles, elle n’échappa point à la haine ni aux calomnies. St Germain d’Auxerre, lors de son second passage à Paris en 447, dut prendre sa défense contre la foule médisante, en montrant à tous le sol de sa cellule trempé de ses larmes.
Lorsque le roi des Huns, Attila, s’approcha de Paris, après avoir pillé une partie de la Gaule, elle exhorta les Parisiens à ne pas fuir et à prier, en prophétisant que leur ville serait épargnée. Et cela s’accomplit, en 451, l’année bénie du Concile de Chalcédoine. Pendant une grande famine, lors du siège de Paris par les Francs, elle remonta courageusement la Seine avec une flotille de bateaux et ramena des vivres qui sauvèrent la ville de la faim.
Ste Geneviève vénérait beaucoup les saints : elle fit construire une basilique sur le tombeau de St Denys, à Catheuil – qui devint par la suite la ville de Saint-Denis- et elle fit un pèlerinage au tombeau de St Martin à Tours, où elle délivra un grand nombre de possédés.
Après la naissance au ciel de St Germain d’Auxerre, elle rendit visite régulièrement à St Rémi, évêque de Reims. Une vertu si éclatante ne put être renfermée dans les Gaules : St Siméon le Stylite, ayant entendu parler de ses miracles, se fit recommander à ses prières.
Elle vécut dans le service du Seigneur jusqu’à plus de 80 ans, et naquit au Ciel un 3 janvier, peu après l’an 500. Elle fut inhumée à Paris sur la colline qui devait par la suite porter son nom, dans la basilique des Saints-Apôtres Pierre et Paul, érigée par Clovis et Ste Clotilde en union de pensée avec elle.
Après sa mort, elle continua à veiller sur Paris : elle arrêta la grande inondation de 822, délivra Paris du siège des Normands en 886 et sauva la ville du mal des ardents en 1130. Malgré tous ces bienfaits et les nombreux miracles qui eurent lieu sur son tombeau, les Révolutionnaires le profanèrent en 1793 et le peuple de Paris, ingrat, brûla ses reliques et en jeta les cendres dans la Seine. La nouvelle basilique Sainte-Geneviève fut profanée et transformée en temple républicain. Néanmoins, Ste Geneviève continue à protéger Paris et la France.
Elle se manifesta aussi, dans les temps actuels, par sa sollicitude envers les fidèles orthodoxes chassés de la Russie, et elle accorda son aide céleste aux chrétiens d’Occident qui s’efforcèrent de retrouver les racines de la foi orthodoxe dans la terre des Gaules.
(Texte élaboré en 1985 et révisé, pour la dernière fois, en 2011).